la première impression (online) n'est pas toujours la bonne
pour se questionner sur notre biais de première impression "online" dans un monde "internet first" en partant de l'exemple de mon nouveau titre de "bras droit" 💪
cela fait quelques mois que j'utilise le terme "bras droit" pour me présenter sur LinkedIn et autres réseaux pros.
j'ai fais ce choix suite à une belle séance de travail avec l'ami Gregor qui a réussi à me détacher de mon ancrage dans l'étiquette de "designer" qui est toujours mal comprise et limitante par rapport à ce que je propose vraiment comme accompagnements maintenant.
c'était un premier pas, sortir de mon moule rassurant pour en rejoindre un autre. sauf que cet autre ne me mettait pas à l'aise plus que ça car j'avais une connotation forte sur le terme associé pour moi au costard cravate et une posture prétentieuse...
alors j'ai fait quelques recherches sur le terme "bras droit" et je me suis rendu compte que le sens de ce mot est très intéressant. (dispo dans cette vidéo pour les plus curieux)
j'ai donc gardé ce terme en me disant que j'allais m'y faire et puis j'ai commencé à contacter de nouveaux dirigeants avec lesquels j'ai envie de travailler.
quelques contacts froids sur LinkedIn plus tard et surtout quelques réponses après, je me rend compte que ce terme, en plus de ma photo de profile, produisent une "première impression" éloignée de ce que je suis vraiment. un dirigeant me stoppe direct en disant ne pas vouloir travailler avec des "consultants" qui ne comprennent souvent pas le fonctionnement des entreprises qui fonctionnent en "intelligence collective & facilitation"... un autre tourne en dérision le terme "bras droit" en disant qu'il préfère fonctionner en interne en évitant d'avoir deux "mains gauches"...
bref, je sens que quand je tente des premiers contacts, la première impression derrière n'est pas la bonne : en allant sur mon profile, ce n'est pas "moi".
j'en viens alors naturellement à cette réflexion sur la première impression "online". dans une société qui est devenue "internet first" les premières rencontres se font plus souvent en ligne que dans la vie physique. je n'ai jamais eu de problème à faire bonne impression dans le réel alors qu'il semble que je passe à côté de quelque chose pour la partie online.
de plus, depuis +15ans, je partage beaucoup de contenus, de médias, de réflexions sur les réseaux... même si mon interlocuteur passe la première impression la seconde ne sera pas forcément la bonne non plus..
dans un monde "internet first" les humains se rencontrent avant tout sur les réseaux et avec ce qu'ils trouvent lors de leurs recherches. alors est-ce encore possible de contrôler cette première voir seconde impression?
certains font très attention à tous les détails : ils ne vont partager que des médias et des informations justes et bien distillés. d'autres vont se cacher derrière un avatar et un autre nom. d'autres encore vont laisser glisser et puis tant pis.
j'ai passé trop d'années à laisser glisser pour totalement reprendre le contrôle. ça prendrait des semaines pour enlever de la toile tous les contenus qui ne sont plus alignés avec qui je suis maintenant. et la question qui vient après ça : est-ce que j'ai vraiment au fond envie de "contrôler l'image que je renvoie au monde" sur les réseaux?
pour la part perso de la vie, peu importe. je sais que ce qui m'intéresse ce sont les humains qui sont curieux d'aller au-delà de la première, deuxième voir troisième impression. ceux qui vont chercher ce qu'il y a dans le fond de la personne qu'ils rencontrent et surtout qui cherchent à vraiment rencontrer l'autre, se connecter en intimité sans forcément prendre trop de temps aux préliminaires.
pour la part "pro" de la vie c'est différent. mes interlocuteurs ont besoin de se sentir à l'aise, en confiance. en effet, en tant que dirigeants, ils ne peuvent pas se permettre un coup de poker à travailler avec le premier indépendant venu, c'est très compréhensible. leurs enjeux sont complexes & à risque social, économique etc...
je me dois de construire une "vitrine de première impression" la plus sincère, authentique, juste et alignée possible.. tout en étant rassurant, sérieux, avec les épaules pour porter la complexité et la charge de l'accompagnement que je propose.
forcément, sans contrôle total de cette vitrine, il est très facile de dévier de linkedIn aux autres réseaux et de tomber sur tout ce que j'ai pu partager depuis des années et donc très rapidement tomber dans une seconde impression qui peut sonner dissonante avec la première.
alors la question à laquelle je n'ai pas encore de réponse : comment gérer cette dissonance d'image numérique? en effet, dans la vie physique, la découverte d'une personne se fait étape après étape, impression après impression et il est possible de distiller ce qu'on veut quand on veut, suivant le flux des échanges et des liens en train de se tisser, en prenant le temps de ne pas choquer.
on peut y aller avec précaution, prendre soin de l'autre, petit à petit, jusqu'à passer toutes les portes nécessaire pour se faire confiance et ensuite pouvoir coopérer en toute fluidité.
online ce n'est pas pareil : si la personne le souhaite, elle peut aller creuser très loin dans le passé, dans toutes les "traces" que j'ai pu laisser un peu de partout. même sans le vouloir consciemment, son cerveau va tenter de composer une image complète de toutes ces informations collectés pour en créer un personnage cohérent.
est-ce qu'on peut juger et catégoriser une personne par rapport à ce qu'on trouve de son passé? non, je ne pense pas, mais le cerveau lui va le faire naturellement et il faudra être vraiment conscient de ce processus pour ne pas se faire avoir. même moi qui pourrait être "victime" de ce biais humain, j'en suis aussi tributaire.
la bonne pratique serait peut-être alors de faire son maximum pour ne pas s'arrêter aux "impressions numériques" mais le plus rapidement possible tenter de rencontrer la personne, pour échanger "dans le présent" et donner la chance à l'autre de partager qui elle est vraiment, maintenant.
surtout dans la vie pro, le temps peut venir à manquer et on se précipite sur les impressions numériques et sans le vouloir on va agir comme sur "tinder" - Go ou no Go sur une personne sur simple jugement d'une photo, d'une phrase ou d'une page de descriptif sur LinkedIn etc...
tout cela fait partie des biais de notre société numérique de 2023, il faut en être conscient pour composer avec. il restera la solution pour certains de totalement disparaître des internets, de tenter de tout supprimer pour ne laisser que le choix de les découvrir et rencontrer dans la vie physique.
j'ai toujours été du bord à tout ouvrir, tout partager et puis chacun prend ce qu'il veut et s'arrête à l'impression qu'il veut... aujourd'hui je réouvre la question car j'intègre aussi ces biais dont nous sommes tous dépendants, et je me dois donc d’en “prendre soin”.
toutes ces questions restent ouvertes et je vous les partage ici parce que comme souvent je pense que ce sont des questions qu'on partage en commun. alors si vous voulez bien écrire en commentaire pour tous ou en réponse directe les pistes de solutions que vous avez trouvé pour vous-même, je suis preneur.
quelques liens curieux
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très bon podcast de Eliott 19ans, explorateur de la vie, millionnaire, très bon entrepreneur du web etc... je conseille vraiment, pour ceux qui veulent apprendre des plus jeunes pour revenir dans le game!
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