La vente, à l'envers ? non, pas du tout.
Je teste un bout de vie d'entre-donneur... c'est un peu l'inverse du business as usual, une non-technique de vente éclatée au sol 💥
Hi 🫵
une autre lettre un peu particulière pour te partager une expérimentation du moment. tu me connais maintenant, j’aime tester ce qui n’est pas dans les codes pour voir si au-delà, il n’y aurait pas un petit bout de beauté cachée…
durant quelques mois, j’ai tenté de me conformer aux techniques de prospection et de vente online que tout le monde me conseille. j’ai lu, j’ai maté les vidéos youtube qui vont bien, j’ai été invité 3 fois à rejoindre des masterclass de biz dev, etc…
vraiment ravi de ces explorations. le constat est sans appel : je n’ai cependant rien réussi à vendre. my bad.
en effet d’après toutes ces techniques je n’ai pas été :
assez persévérant, consistant
assez simple, direct
assez précis, ciblé
assez dans les règles des algorithmes et des codes de setting, nurturing etc…
assez assez !
encore une fois, je ne crache pas du tout sur ces approches commerciales et marketing : je suis certain que ça fonctionne pour beaucoup et surtout pour ceux qui se donnent pleinement à l’exercice.
dans mon cas, je me suis cramé la vitalité dans le processus. j’ai essayé de surfer une vibe, de m’adapter, de me transformer… et ça m’a pris beaucoup de mon énergie !
et ce n’est pas forcément le sujet de la vente ou l’approche en soi qui est mauvaise pour moi. je pense que c’est plus profond que ça, plus sous-marin et complexe.
quand je fais de “la vente” je sens en moi une énergie “d’aller chercher” de chercher “à attirer à moi”. et je ne sais pas encore exactement pourquoi, mais ce mode d’être me vide de mon énergie.
donner, donner, encore donner, vraiment donner
depuis 2 semaines j’ai lâché prise, j’ai changé de mode.
de janvier à mars, j’étais à fond pour “vendre TheTandem” et ses produits. mais après 1 an et demi d’existence et de développement, la décision des associés est d’arrêter l’aventure.
je repars en solo. toute l’orientation prise depuis les derniers mois change à nouveau. je n’ai rien vendu directement sous TheTandem, mais j’ai beaucoup communiqué dessus - in fine, un effort pour rien.
ou presque : j’ai beaucoup appris. vraiment, sincèrement. mais fatigué de ce mode exploratoire qui “va chercher” je (re)bascule sur l’inverse pourrait-on dire : DONNER.
qu’est-ce que ça veut dire DONNER pour moi ? quel est le processus pour donner ?
se lever le matin, prendre son petit dej, tranquille, pour bien démarrer
ensuite observer, rencontrer, écouter, découvrir - des attentes, des besoins, des problématiques d’entrepreneurs à adresser
étudier les questions, creuser plus loin, faire de la veille
pour créer des outils, des guides, des ressources en réponse directe à ces besoins
partager aux personnes intéressés - et plus généralement rendre accessible sur un espace Notion unique
en profiter pour “composter” aussi tout ce que j’ai produis depuis 15 ans et dont je connais les effets bénéfiques
c’est comme si j’ouvrais une pharmacie ou une ressourcerie en ville, genre GEEV en bas de chez vous. le petit plus c’est que tu peux également DEMANDER ce dont tu aurais besoin et moi j’adore, ça me donne un cas concret pour construire les ressources adaptées à un cas d’usage direct et spécifique.
la question qu’on me pose nécessairement ? pourquoi tu fais ça ? c’est une technique de vente ? tu rends accessible, tu partages et ça fait des accroches et ensuite tu récupère des mails et tu fais du nurturing et…
non. vraiment pas. rien de tout ça. je DONNE c’est tout.
je vis une pause, un temps, un stop “d’entre-preneur” pour être “entre-donneur”, ce qui implique comme différence fondamentale de DONNER et puis c’est tout.
oui je sais, ça peut paraitre insensé, une très mauvaise stratégie de vie, limite suicidaire. une part de moi dit la même chose, mon cerveau.
mais dans mon coeur, à pratiquer depuis 1 semaine et demi, j’ai l’impression d’avoir récupéré de la vitalité et de la joie.
quand je rencontre les gens, je n’ai plus rien à vendre. je peux m’intéresser à eux par pure et sincère curiosité. je peux les questionner sur leurs aventures et si ça me stimule je peux leur proposer un coup de main : créer les ressources dont ils ont besoin et leur DONNER.
le flux relationnel est inversé et n’a plus rien de transactionnel. tout commence par l’écoute, par le don.
peut-être que pour d’autres il n’y a pas de différence de mode car il serait totalement possible d’être dans ce type d’interaction et de positionner naturellement un prix en face d’une ressource ou d’un service - permettant de monétiser l’échange, tout naturellement.
peut-être même que ça pourrait venir de la personne à qui on donne : la ressource pourrait tellement apporter de valeur que naturellement, en échange, elle voudrait transférer de l’argent - à la manière d’un contre-don direct. ou même proposer un troc.
et ce serait vrai.
“si le conseil (ou la ressource) était si bon, je ne le donnerais pas, je le vendrais”
c’est une des règles coeur du jeu du capitalisme - ce qui implicitement ne donne aucune valeur à tout ce que je peux créer et donner. par le simple fait de donner, j’en fait disparaitre tout l’intérêt.
c’est un biais cognitif très puissant et largement partagé. très souvent je me fais avoir moi-même, exemple :
un ami qui produit de la musique m’envoie par mail son dernier ep : 4 morceaux que je n’ai pas écouté depuis des mois, en attente
ce même ami fait une soirée de lancement de son label : sur un objet type carte USB, avec son beau logo et design, les 4 morceaux : 10€ - j’écoute ces morceaux directement en rentrant chez moi
ce sont exactement les mêmes morceaux mais la valeur perçue est totalement différente. la forme prend le dessus sur le fond - au moment de la découverte.
pourtant la vrai expérience n’est pas celle de l’achat, c’est celle de l’écoute des morceaux, ensuite. et dans ce moment là, que ce soit gratuit ou acheté, c’est la même chose.
mais comment prioriser d’écouter ces morceaux plutôt que d’autres ? ceux-ci ont une valeur €, ils passent en priorité.
et comment acheter ces morceaux plutôt que d’autres ? un ami, une soirée de lancement, un bien joli objet. toute une mise en scène et en forme, une expérience de vente pour réussir à orienter mon attention sur ces 4 morceaux plutôt que tous les autres du monde.
c’est le schéma de vente classique et qui fonctionne même avec moi. à l’inverse de ce que j’expérimente en ce moment qui est une technique de vente éclatée au sol 💥 très clairement !
mais ça me redonne de la vitalité que de donner, pendant un temps, sans réfléchir à toute l’expérience de vente, en sautant directement au coeur de la vrai expérience - celle d’écouter les morceaux ou d’utiliser la ressource que j’ai crée pour débloquer des problèmes du moment, gagner du temps, retrouver de l’énergie, mieux s’organiser etc…
la morale de cette histoire pour moi, qui est certainement très singulière :
nous passons énormément de notre temps à créer des expériences pour vendre des choses, déclencher des achats. qu’en est-il du temps qu’on passe à vivre les expériences du “coeur” de la vie ?
écouter les musiques, danser
partager un temps de travail en workshop ensemble
créer et construire des produits et des services directement utiles aux besoins humains
jouer, explorer, contempler
cette lettre s’en arrête ici. je ne sais pas exactement ce que ça DONNE, c’est un retour d’expérience du moment mais sachez que si vous avez besoin de quoi que ce soit, pour débloquer n’importe quelle situation qui peut nécessité un coup de main…
vous avez juste à m’écrire en retour et je serais heureux de créer, construire, faciliter et soutenir vos aventures - ce sera un beau moment de vie partagé 🫰
d’ailleurs vous pouvez utiliser ce premier outil pour vous auto-évaluer sur votre situation : est-ce que vous êtes charette et que vous pourriez mieux vous organiser pour gagner en temps et en énergie ? à voir votre score, n’hésitez pas à me le partager 🌈
Intéressant, merci pour cette générosité. “Donner pour recevoir” (devise du réseau BNI que j’aime bien). Donner, c’est se donner le temps, c’est voir à long terme, c’est générer des opportunités… si on peut se le permettre bien sûr. Bref, c’est aller doucement par des chemins indirects. Entre-donner, c’est très poétique. En fait, je te propose : co-prendre (prendre ensemble, avec)… ce qui donne en bon français: comprendre !