Est-ce que tu sais toujours qui tu es ?

Parfois tout couper pendant plusieurs semaines peut créer un précieux temps d'introspection...

Hello 👋,

J'espère que tu as passé un bel été ? Si tu as envie, je serais très heureux de te lire en retour de ce mail pour avoir de tes nouvelles !

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De mon côté, j'ai passé 4 semaines sans crèche à bouger entre Grenoble et Drôme.

L'objectif des "vacances" en général c'est de se reposer mais quand on est parent on comprend que c'est loin d'être reposant, même dans un cadre idéal. C'est une autre dynamique qui prend beaucoup d'énergie. 

Cela dit, l'autre objectif de prendre du recule sur son quotidien est rempli ! Je n'ai pas eu un seul moment pour "travailler" ou avancer sur les projets depuis 3 semaines... le Fabrice qui te parle aujourd'hui n'est pas exactement le même que lors de la dernière lettre. Quand le cerveau n'a pas l'opportunité d'analyser des sujets habituels il va en chercher d'autres. Comme je n'avais rien d'autre que la famille et moi-même à lui proposer, je me suis mis à tenir un journal non pas pour "tracer" les projets mais plutôt pour suivre le mouvement de mes pensées et me rendre compte des boucles mentales dans lesquelles je suis.

Je t'en partage une petite sélection parce que je crois qu'elles sont assez communes :

• Qu'est-ce que j'ai vraiment envie de faire ?

• Comment est-ce que je peux créer une économie avec ces activités ?

• Comment est-ce que je peux être vraiment utile pour les autres ?

• Comment activer mon cerveau, mes compétences et expertises de la meilleur des manières ?

• Comment connaître les différents besoins de ceux qui m'entourent pour pouvoir les adresser au mieux ?

• Comment faire comprendre aux autres ce que je peux leur apporter ?

• Avec qui travailler ? Comment ?

• Est-ce que je bouge assez ? Est-ce que je mange ce qu'il faut ?

En tenant le journal, je me rend clairement spectateur et conscient de ces discussions intérieures sans fin. Toujours des boucles de validations pour confirmer ou infirmer que je suis sur "le bon chemin" (s'il en existe un). Et se rendre compte de ces boucles c'est se rendre compte de mes propres conditionnements, de ce qui fait que je pense comme je pense et donc que je vis comme je vis, avec mes biais, mes névroses, mes souffrances et mes peurs...

Quand je regarde comment je pense, je regarde mon "système de pensée" comme si j'en était extérieur et je peux commencer à me poser d'autres questions, plus profondes et plus intéressantes :

• Pourquoi est-ce que je boucle sur ces questions ? A quelles peurs et préoccupations est-ce que ça faire référence ?

• Est-ce que ces questions me sont agréable ou désagréable ? Est-ce qu'elles m'e permettent d'évoluer ou plutôt est-ce qu'elles m'enferment ?

• Est-ce que je peux abandonner ces questions et simplement les arrêter ? Si non, pourquoi ? Pourquoi est-ce que je m'y attache ?

• Comment serait mon quotidien et ma vie sans ces questions ?

• Est-ce que de toutes ces analyses je peux créer d'autres questionnements plus intéressants, joyeux et agréables ?

Je crois que prendre conscience et redéfinir nos préoccupations est une manière de nous libérer de nos prisons mentales. Ce qui tourne sans cesse dans notre tête influe directement sur notre manière de vivre au quotidien, sur ce qu'on s'autorise ou au contraire ce qu'on s'interdit.

Ce qu'on définit comme étant "qui je suis", notre identité, est une construction mentale qui vient inspirer toute notre réalité. Si je change mon système de pensée je change directement mon système de vie, ce en quoi je crois, ce que je fais, avec qui et comment.

Comme je disais, le Fabrice qui écrit aujourd'hui est en "redesign" assumé et le prototype de la prochaine version est en cours de réalisation. Mes boucles mentales me font encore revenir sur la version précédente parce que je n'ai pas encore bien révisé mes questions intérieures. Exactement comme dans un processus design, il faut poser les bonnes questions, les intégrer complètement pour ensuite mettre en place un autre système à tester...

À 33ans les questions qui surviennent durant ce processus : est-ce que j'ai envie de changer ? Est-ce que j'ai besoin de changer ? Est-ce que ce n'est pas se prendre la tête pour rien ? Est-ce que c'est le bon chemin que de penser mes conditionnements et de me questionner pour créer d'autres "chemins mentaux"...

On dirait bien une question digne de mes boucles mentales habituelles ! Comme quoi raison de plus pour pousser ce "redesign" : je me rend directement compte de ce que j'appelle des "boucles enfermantes", ces pensées qui ramènent toujours sur le même chemin qui tourne en rond...

Je reviendrais vers vous avec mes nouvelles questions et quelques retours sur la phase de test dans un certain temps. Pour le moment je laisse mon mental revenir aux affaires et constater s'il est toujours aussi stimulé et intéressé par les même choses.

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Et le cœur là-dedans ? L'intuition et le ressenti ? Qu'est-ce qu'il en dit ? Il n'y a pas que raisonner qui compte, ce serait trop facile.

Et toi, qu'est-ce que ça t'inspire ? Tu reconnais certaines de tes boucles aussi ? Tu as envie de partager certaines de tes questions du quotidien qui orientent qui tu es et ce que tu fais ?

L'autre est un miroir de nous-mêmes saisissant. En bons êtres sociaux, grâce aux autres et à notre intelligence et sensibilité collective vous pouvons co-évoluer et c'est bien dans cette dynamique que je t'écris tout ça pour ta rentrée à toi aussi !

> Alors, tu en es où de ton côté ?

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Toujours un grand merci pour me lire. Cette lettre m'est précieuse pour garder le lien et partager ce qui me paraît important et enrichissant sur le moment.

Rendez-vous dans la prochaine qui sera une surprise pour moi aussi : qui est-ce que je serais dans 30 jours ? Je ne sais pas.

Belle fin d'été, rentrée et joyeux questionnements de vie ! 🌞